La famille Besse

La famille Besse, de confession réformée, est originaire de Sainte-Croix (canton de Vaud), où Henri Paillard dit Jacques Besse est mentionné dans un acte de 1506 comme gouverneur de cette ville. Cette famille vaudoise représente en fait une branche de la famille Paillard, que l'on rencontre à Sainte-Croix dès 1397, et dont le descendant Henri Paillard dit Jacques Besse, cité en 1506, aurait changé de patronyme, sans doute pour cause de gémellité. Jacques Besse était syndic, c'est-à-dire gouverneur de Sainte-Croix, en 1506, et co-fondateur du hameau de Vers-chez-la-Besse, situé dans la paroisse actuelle des Granges. En 1525, son fils Guillaume Besse, ancêtre probable des familles existantes, était propriétaire au même lieu. La famille y est dite bourgeoise, de même qu'à l'Abergement (1688) et aux Clées (1751) ; elle obtint par la suite le droit de cité à Bâle (1917, 1918). On retrouve, en 1563 et en 1564, un Louis Besse conseiller à Sainte-Croix, et en 1569, un Pierre Besse gouverneur de Sainte-Croix [ACV, P Campiche 131, p. 5] .

En 1682, Isaac Besse, fils du notaire Henri Besse de Sainte-Croix, émigra en Allemagne (Rhénanie-Palatinat) où lui et ses fils Otto Friedrich et Johann Heinrich devinrent chatelains de Hornbach. Puis on voit, à partir de 1770, leurs fils fonctionnaires dans le gouvernement et dans l'administration de la Cour des Ducs de Deux-Ponts (Zweibrücken). En 1799, Charles Bessé, nommé garde-forestier pour la conservation des bois nationaux, s'est marié à Tholey. C'est l'ancêtre de notre famille et l'ancêtre des familles actuelles de Sarre. 

La famille de Sainte-Croix a engendré au moins un ministre du culte protestant, Frédéric Besse, pasteur à Bretonnières (canton de Vaud) de 1789-1796, puis à Sainte-Croix (canton de Vaud) de 1796 à 1806 et enfin à Vuarrens (canton de Vaud) de 1816 à 1834. Le 6 avril 1798, dans une lettre adressée aux nouvelles autorités, il déclare avoir au début de la révolution manifesté son attachement au régime bernois ; mais que, vite revenu de son erreur, il a ensuite exhorté la population à se rallier au nouveau régime. Le 7 avril 1799, il est néanmoins accusé par le sous-préfet d'Yverdon de mener des activités antipatriotiques [Lafontant, p. 105].

Pour l'étymologie cf. Glossaire des Patois de la Suisse Romande, t. II, p. 353: bèsa = jumeau, jumelle (femme). 

La famille possède des armoiries : Coupé d'azur à la plante de sinople, fleurie d'argent, accosté de deux étoiles d'argent, et d'argent au chevron d'azur accompagné de deux tourteaux de gueules en chef et d'un coeur du même en pointe (cachets du XVIIIe siècle et Armorial Monnier, cachet du ministre [pasteur] Besse à Nyon, 1798) [Galbreath, p. 46].

Traduit avec la coopération de Jean François Girardot, Nancy.

©  Besse (13.1.2001)